Depuis novembre 2024, l’écrivain et philosophe franco-algérien Boualem Sansal est détenu par le régime d'Alger. Critique du pouvoir et de l’islam, il a été condamné à cinq ans de prison ferme pour "atteinte à l’intégrité du territoire", une accusation qui interroge sur la volonté des autorités de réduire au silence une voix dissidente.
Le déroulement du procès soulève de sérieuses inquiétudes. À 75 ans et atteint d'un cancer, Boualem Sansal n’a bénéficié que d’une audience expéditive de vingt minutes, sans réelle possibilité de défense. Son avocat, Maître François Zimeray, a été écarté du dossier en raison de son appartenance à la communauté juive, les autorités algériennes ayant suggéré au détenu de choisir un "avocat français non-juif".
Maître Zimeray a réagi en dénonçant une procédure inéquitable :
Une détention cruelle, vingt minutes d’audience, une défense inexistante, et finalement, cinq ans de prison pour un écrivain innocent : une sentence qui trahit le sens même du mot justice.
Il espère néanmoins une issue positive et évoque la possibilité d’une grâce présidentielle. Reste à voir si les autorités algériennes feront preuve d’ouverture dans ce dossier qui, au-delà du cas de Boualem Sansal, pose une nouvelle fois la question des libertés fondamentales en Algérie.